mardi 1 mars 2016

Le menu 3 services du cinéphile.

On reprend un menu 3 services spécial cinoche avec une petite rétrospective du mois de février qui vient de s’achever. C’est pas faute d’avoir voulu jouer les prolongations cette année mais goodbye February, à la prochaine !

Nous disions donc un menu 3 services hélas sans Spotlight, qui sera vu sous peu, mais avec :


Le Garçon et la Bête

"Le style ne doit faire qu'un avec l'idée, comme le sabre avec la main."

Friand de découvrir de nouvelles japonaiseries (et non « niaiseries »), votre serviteur s’est presque précipité en salle pour découvrir la nouvelle réalisation de Mamoru Hosoda, lui qui commence sérieusement à se faire un nom dans l’animation après La Traversée du Temps, Summer Wars et Les Enfants Loups, tous auréolés de succès critique et public.
Certains s’enflamment et vont même jusqu’à déclarer qu’on aurait trouvé en Hosoda le digne successeur de Miyazaki.
Mais en faut-il vraiment un, d’abord? Pourquoi fabriquer un héritier à chacun quitte à traîner dans la boue le caractère unique de l’aîné?
D’autant que les œuvres d’Hosoda et Miyazaki n’ont pas grand chose en commun. Certes, le premier quart d’heure du Garçon et la Bête nous fait penser au Voyage de Chihiro pour cette découverte d’un monde inconnu peuplé de créatures humanoïdes et, dans un premier temps, hostiles mais Hosoda se démarque par son désir de raconter un récit initiatique où il faut combattre le mal par le mal. Nous sommes donc très loin des vertus pacifistes du cinéma de Miyazaki.

Le Garçon et la Bête nous offre pourtant quelques fulgurances de poésie et de rigolade mais son dernier quart ne pourra malheureusement pas contredire le public considérant les animes japonais comme étant « bruyants et violents » tant l’œuvre s’enlise dans une confrontation finale reprenant tous les poncifs du dessin animé pour adolescent à la Naruto alors que le long-métrage laissait présager d’une issue plus subtile et moins manichéenne jusqu’alors.

Le film reste un bon moment de cinéma et demeure par instants un bijou d’animation mais le style d’Hosoda manque parfois de finesse et d’unicité, sans pour autant être avare en thématiques intéressantes. Un cinéaste à suivre, donc.

Note : 7/10 

 -------------------------------- 


Deadpool

"...or not."


Deadpool est drôle, Deadpool est bien joué mais Deadpool reste écrit comme un Marvel classique, avec les orteils.
D’accord, le personnage tente de casser les codes aussi bien qu’il brise le 4ème mur mais se moquer des super-héros et du passé d’un acteur ne fait pas de Deadpool un film si différent de la masse ; en effet, tous les clichés de l’industrie Marvel sont présents : du méchant juste très méchant à la demoiselle en détresse en passant par la transformation physique décuplant les facultés sans oublier l’acolyte vanneur et « l’origin story » mettant en place la création du costume ainsi que les premières maladresses du héros. On pourrait presque s’amuser à cocher chaque point du cahier des charges à mesure que les actes défilent, et ce peu importe le montage éclaté et la narration utilisant d’innombrables flash-backs. On se demande dès lors pourquoi Ryan Reynolds crie sur tous les toits que Deadpool a mis 11 ans à voir le jour tant le scénario du film est pauvre, aussi maigre que ses seconds rôles…à peine esquissés.

L’œuvre est souvent comparée au cinéma de Matthew Vaughn (X-Men First Class, Kick-Ass, Kingsman,…) sauf que celui-ci est capable de jongler entre ses personnages sans en laisser un seul pour compte, il est aussi bien plus habile pour se moquer des clichés tout en les dynamitant.

Bref, ce pastiche reste le moment satisfaisant du dimanche soir, un one-man show drôle et gras comme il faut mais décevant au regard de la promesse du film frais et réellement subversif qu’il était censé être.
Si vous êtes en quête d’un Marvel différent et déroutant, optez plutôt pour l’excellente série Daredevil lancée par Netflix en 2015.

Note : 6,5/10 

 -------------------------------- 


Zootopie


Qu'est-ce que Zootopie?



Le voici le voilà, le premier bijou de 2016, j’ai nommé Zootopie, un film d’animation qui revêt à la fois les qualités de la fable, de la comédie et du polar. Comment ne pas rester pantois d’admiration devant le dernier-né du studio aux grandes oreilles? Décidément plus talentueux dans son département d’animation que dans celui des films « live », Disney nous livre effectivement son meilleur film animé depuis 20 ans (hors Pixar, bien entendu).

Comment ne pas craquer pour ses personnages hauts en couleur, apportant cette énorme dose d’humour souvent liée à leur condition d’animaux anthropomorphes mais aussi une réflexion plus profonde qu’il n’y paraît sur le « vivre ensemble ». Car oui, Zootopie est le reflet implacable d'une société qui promet monts et merveilles aux plus jeunes mais peine à cacher la misère et la xénophobie qui en émanent tous les jours un peu plus.
Une fois n’est pas coutume, un Disney résonne avec l’actualité et met à l’épreuve nos préjugés tout en questionnant nos qualités humaines dans un monde exclusivement animalier tel que le faisait l’illustre Jean de La Fontaine
Ce Disney n’est autre que Zootopie, une merveille que vous auriez tort de manquer.

(Léger bémol cependant pour le double emploi de la chanson de Shakira)

Note : 9/10 


8 commentaires:

  1. CREED !
    J'ai vu les deux ce week-end et j'ai préféré ce dernier. Deux très bons films au demeurant, mais j'ai été moins enchanté par Zootopie que ce que Creed m'a fait vibrer. Une recette qui marche toujours autant sur moi il faut croire. Juste un peu déçu par la BO un peu terne.

    Pour Zootopie, je pense que Disney essaye de remettre la tête hors de l'eau en effet. Et c'était pas gagné, étant donné leurs dernières productions. C'est très prometteur, surtout si Pixar s'enfonce encore un peu plus dans les suites (in)inspirées. Néanmoins, dans les 20 dernières années de films d'animation Disney, je mettrai Mulan au dessus. Voire aussi Hercule et Frères des Ours. Nostalgie de l'enfance, ou réelle préférence pour l'animation 2D. Vas savoir ! :)

    RépondreSupprimer
  2. Content que Creed t'ait plu, c'est vrai que la BO est un peu maigrichonne avec un seul nouveau thème, par contre j'ai apprécié l'utilisation parcimonieuse du thème de Rocky, ça ne fait pas du tout fan service de mon point de vue, qu'en as-tu pensé?
    Sinon, je pense que Stallone n'aurait pas volé l'oscar pour ce second rôle, il m'a beaucoup touché et le fait qu'on l'ait attribué à Mark Rylance pour sa performance hyper juste et originale mais pas transcendante dans Le Pont des Espions prouve une fois de plus l'absurdité de cette cérémonie. Ce n'est que mon humble avis mais il n'y a pas photo en terme de performance pure et je ne louperai aucune occasion de m'insurger contre les Escarres du cinéma.

    Pour Zootopie, faudra qu'on en discute un peu. Je suis certainement plus emballé que toi mais c'est cool que tu l'aies apprécié également. Penses-tu le revoir?
    Perso j'ai vraiment frissonné quand le rapport à l'actualité est venu me frapper de plein fouet avec ce discours maladroit de Judy sur les prédateurs et la déception de Nick derrière. Puis le côté un peu subversif du dernier acte avec le climat de terreur engendré... Sans oublier évidemment les références au Parrain (fou rire pour ma part) et à Breaking Bad (belle surprise!). Autant d'ingrédients que je n'attendais pas dans un Disney, un cocktail détonant qui lui vaut la note maximale me concernant.
    Quand je dis que c'est le meilleur depuis 20 ans, effectivement je pensais à Mulan qui était pour moi leur dernier chef-d'oeuvre hors Pixar (18 ans était donc plus exact mais j'ai arrondi, c'est mon petit côté sensationnel on se refait pas :p).
    Hercule vieillit mal à mes yeux et Frères des Ours reste mineur pour moi en dépit du grand Phil Collins à la BO :).

    RépondreSupprimer
  3. Bien d'accord pour l'utilisation du thème de Rocky ! Très bonne idée de le garder pour le final ! Et doublement d'accord, un oscar pour Sly ça aurait été beau. Peut-être aurait-il pu se payer quelques cours d'orthophonie avec ça ? ^^

    Pour Zootopie, je veux bien développer un peu mon avis, ce film me semble intéressant à étudier de plus près en effet. Je vais faire en deux temps, il m'en faudra évidemment beaucoup plus pour expliquer ce qui m'a gêné :

    Les + :
    - design des persos
    - pas de chanson (enfin presque)
    - références (très drôle en effet)
    - c'est plutôt bien rythmé !
    - diversité des décors (grâce à la ville façon Disneyland Paris)
    - le doublage et globalement les dialogues
    - fait très souvent sourire (et rire une fois ou deux!)
    - un univers très riche (et du coup, comme souvent, assez inexploité... J'aurai aimé plus d'inventivité et d'originalité comme ces quelques petites pépites : portes de tailles différentes dans le train, ville miniature pour les petits rongeurs...)

    Les - :
    - le positionnement du film m'a gêné : ni destiné aux plus jeunes (départ de la salle pour certains, ennuis fermes pour les autres) car très peu de gags ou de chansons ; ni vraiment destiné au public adulte. Pourtant il y a les références calibrées pour nous, et la plupart des traits d'humour ne sont mêmes destinées qu'à nous. L'histoire (une enquête policière) est même ce qui marche le mieux auprès des + de 30-40 ans (voire la multitudes des séries sur le sujet). Alors pourquoi je ne trouve pas que ça nous soit vraiment destiné ? Et bien parce que quand je regarde un film en tant qu'adulte, j'attends une certaine profondeur et de la matière. Ce que je n'ai pas retrouvé ici. Mais j'y reviendrai.
    - donc l'enquête vraiment trop simpliste : A me permet de me rendre à B où je tombe sur C qui m'indique que je dois aller au point D... Certaines quêtes de WoW sont plus passionnantes que ça. J'aurai du avaler bien des couleuvres pour accepter certaines ficelles, heureusement qu'il n'y a aucun reptile dans le film.
    - ce qui amène au genre même des films avec pour personnages des animaux et à la position étrange du film. Après une tentative d'explication au début qui se résumerai à : "Voilà pourquoi les animaux de ce film parlent mais ne se mangent pas entre eux. On est plus malins qu'à l'époque de Robin des bois ou de Basil Détective Privé, nous on vous explique comment ça se fait. C'est réaliste. Mais c'est que pour les Mammifères par contre." Et paye ton utilisation ratée de l'évolution au passage. Se donner une caution scientifique quand on fait une fable avec des animaux qui parlent, c'est quand-même coriace comme logique.
    - l'absence de surprise (au niveau du scénario, des péripéties, des "révélations"...) : tout est vraiment trop prévisible je trouve. Sans avoir vu la bande-annonce en plus.
    - la morale qui n'émane pas seule de l'histoire elle-même (comme dans le Bossu, le Roi Lion, Merlin... et bien d'autres Disney mais surtout dans les films d'animation japonais) mais qui est imposée au forceps jusqu'à la nausée (discours final) alors qu'on l'avait comprise dans les premiers instants du film.
    - la chanson de Shakira (x2 en plus !) qui dénote complètement avec le film. Sans parler de son personnage, qui entrera plutôt dans mon dernier point négatif, que je vais plus détailler.
    - le contenu idéologique du film. (J'y reviens dans le commentaire suivant)

    RépondreSupprimer
  4. Donc : le contenu idéologique du film.
    Alors là, pour moi c'est le plus problématique pour un film qui a des prétentions "à la Pixar", c'est à dire de questionner nos esprits. Si Vice-Versa réussit haut la main à nous émouvoir mais aussi à nous interroger sur nos propres émotions. Et ce, grâce à une matière profonde et riche dans le sous-texte et dans le background. Ici, outre le fait qu'on ne nous propose pas de nous remettre en question, mais qu'on nous impose une vision du monde, j'ai aussi eu le désagréable sentiment de ne surtout pas devoir regarder derrière le rideau. Voici, pêle-mêle, ce qu'on peut tirer comme enseignements du film :
    - la supériorité intellectuelle et sociale de la vie urbaine (car au final, les paysans restent de beaux bouseux)
    - la star de la pop "engagée" pour le vivre ensemble est la personnalité n°1 à mettre sur un piédestal
    - la technologie, c'est tellement super ! Apple est partout : tablette, Iphone, écouteurs, FaceTime... Ça permet de faire tellement de choses que sans ça elle n'aurait jamais résolu l'enquête.
    - la vidéosurveillance c'est bien. Ça permet de résoudre les enquêtes, il faut vraiment accepter d'être sous surveillance constante !
    - et surtout : la police, c'est tellement génial ! Si on veut vraiment rendre le monde meilleur, il faut s'engager. Même si on commencera par mettre des PV.
    - les révélations finales sont aussi très dérangeantes pour moi. Il y a beau avoir 90% de proies dans la ville, elles sont dirigées par un prédateur mais qui ne nous veut aucun mal (c'est le concept du film). Car le film brouille de constamment les cartes entre les différences "raciales" et les différences de classes. Tant qu'à la fin, on peut allègrement passer de "on doit respecter ceux qui sont différents de nous" à "on doit respecter ceux qui nous dominent et l'ordre établi". On ne peut pas jouer avec un concept aussi marqué politiquement que la prédation sans conséquence. Surtout quand l'histoire se passe dans une société très semblable à la notre.

    Au final, tout ça ressemble assez salement à un hymne à l'état policier, à la société de consommation, au multiculturalisme à l'américaine et à la starification à outrance. On est loin des valeurs ancestrales des anciennes productions Disney. Quant au pseudo message de tolérance, de un ce n'est pas un message, c'est un panneau géant en 4 par 3 ici, et de deux : c'était quand même un part de la morale de la quasi totalité de leurs films, non ?

    RépondreSupprimer
  5. Tout d'abord merci d'avoir développé ton avis, il est trop rare que les internautes osent lancer un débat sur un blog critique alors que la section des commentaires est aussi là pour ça. C'est d'ailleurs l'occasion pour moi de signaler que je suis loin de considérer mes avis comme étant une vérité absolue, il est parfois bon de le rappeler à mes chers lecteurs dont je serais ravi de lire les avis plus souvent ;).

    Passons sur les points positifs que tu mentionnes car nous sommes d'accord là-dessus.

    J'attaque donc sur la question du public visé. Je pense sincèrement qu'un enfant de 8 ans pourrait comprendre les tenants et aboutissants de l'intrigue de Zootopie, justement grâce au fait que l'enquête soit simplifiée et facile à suivre pour eux... et j'ai visiblement trouvé plus de gags que toi dans le film, il y en a quasi lors de chaque scène et, dans ma salle, petits et grands ont ri à tour de rôle, comme c'était le cas devant les classiques Disney.
    Après bon ok le genre polar est plutôt destiné aux adultes mais n'empêche que ça peut fonctionner chez les plus jeunes aussi, sinon la série animée Batman ne nous aurait jamais séduits étant marmots.
    Mais oui, l'enquête est très balisée et n'a rien d'exceptionnel pourtant j'en ai apprécié les enchaînements et le rythme, bien aidé par l'humour une fois de plus. Je n'en attendais pas plus de la part d'un film de ce genre.

    Tu évoques justement Basile Détective Privé, était-ce réellement plus inventif et surprenant? Les deux tablent avec brio sur leurs bons dialogues et leurs personnages attachants du coup l'enquête passe quasiment au second plan, c'est limite un prétexte pour nous faire découvrir leur univers.

    Après, je suis pas certain qu'il faille voir dans l'intro une tentative d'explication scientifique...c'est présenté comme un spectacle cheap et naïf qui met les parents mal à l'aise tout de même donc moui… pour moi c'est limite du second degré sur l’absurde postulat duquel partent
    les scénaristes. Du genre " vous vous imaginez si on essayait d'expliquer ce truc improbable ? Ce serait ridicule ».
    Pour ce qui est de l'évolution des oiseaux et des reptiles par exemple, on est pas à l'abri d'un Birdtopia ou Reptopia d'après les créateurs.
    Il paraît aussi que des indices montrent qu'il existe autre chose que des Mammifères évolués ailleurs qu'à Zootopie. Je n'en suis pas sûr mais c'est ce que relaye la presse. A vérifier ;).

    RépondreSupprimer
  6. Concernant l'idéologie, je n’ai pas ressenti qu’on m’imposait une vision du monde. Le film essaye surtout d'inculquer aux plus jeunes qu'on peut devenir ce qu'on veut en persévérant. Si Zootopie est une ode à la police et à l'état policier, pour moi on peut considérer qu'un Batman ou un Sherlock le sont tout autant ; Judy résout l'enquête en étant totalement hors-la-loi, les supérieurs hiérarchiques sont des rustres abusant de leur pouvoir et l'état policier, le vrai, celui qu'on voit dans le dernier acte durant le climat de terreur n'a rien de particulièrement attirant à mon goût. Puis le métier de flic s'impose narrativement à elle parce qu'elle a l'âme d'une justicière, une enquête aurait été difficile à mener pour un personnage voulant devenir huissier j’imagine. Puis je le répète elle n'est même plus flic quand elle résout l'enquête, elle s'est faite virer à tort puis revient et démissionne, ça ne fait pas vraiment rêver comme job et finalement Nick s'inscrit pour rester avec Judy, qui ne vivra que pour sa vocation (faudra pas merder dans une éventuelle suite à ce niveau par contre, je vois mal Nick devenir le flic parfait et Judy devenir Tintin).

    Je ne suis pas convaincu non plus de la supériorité de quiconque dans cet univers. Judy va à Zootopie pour réaliser son rêve mais elle se frotte aussi à des gens misérables ; au départn Nick est convaincu « qu'on est comme on est » et que la coexistence est utopique, ses voisins cornus sont odieux (ainsi que la proprio de l'appart'), sans oublier la belette qui vole des bulbes et qui vend des copies de films, la présence de la mafia, du réseau de drogue, puis les paresseux employés de préfecture, les louveteaux racistes, les cobayes complètement idiots qui se font arnaquer tous les jours, le glacier éléphant à l'hygiène douteuse... Je ne les trouve pas moins « bouseux » que les vrais paysans qui ont l'air tout à fait épanouis, corrects – quoique réacs- et prospères. Même Gideon Grey, l’autre renard, a trouvé sa voie à la campagne.

    En revanche, je ne peux pas te contredire sur la mise en avant de la star de la chanson. C'est un peu inutile, était-ce là pour montrer que cela ne fait rien avance de se servir de son image de star pour exprimer une opinion publique? Je ne puis trancher sur ce point, ça m'a un peu laissé de marbre je dois bien l'avouer (et je n'ai pas surkiffé la chanson non plus, même si la 2ème utilisation ne m'a pas tant dérangé puisque c'était lors du générique de fin. Ce n'est pas la première fois qu'on nous fait le coup sur un bon film).

    Par contre j'ai trouvé l'utilisation de la technologie plutôt sympa, le détournement d'Apple avec une carotte, c'est convenu mais ça m'a fait sourire puisque toutes les super-productions placent du Apple, du Sony ou autre à l’écran.
    Puis, d’accord elle résout l'enquête en partie grâce à son téléphone mais une contractuelle n'a pas d'autres outils pour combattre le crime donc elle fait avec les moyens du bord.
    De plus, selon moi on en voit aussi le revers de la médaille puisqu'elle n'a aucune vie privée à cause de son téléphone : ses parents la surveillent et s’aperçoivent qu'elle est juste contractuelle, ses voisins ont tout entendu de la conversation puis elle se fait repérer en train de filmer le maire à cause de la sonnerie de l’engin.
    Enfin, il y a l'appli Gazelle qui tourne en ridicule les personnages l'utilisant. Ca donne pas spécialement envie d'avoir un téléphone tout ça, étant gosse j'aurais plutôt aimé avoir la bonne vieille carotte enregistreuse ^^.

    Concernant la vidéosurveillance, à la base c'est quand même l'outil de prédilection de la méchante, elle s'en est servi pour tout contrôler à l'insu du maire. je ne trouve pas cela glorieux non plus .

    RépondreSupprimer
  7. Je ne serai pas aussi tranché sur la question de l'ordre établi. D'accord le maire revient au pouvoir mais il a tout de même prouvé qu'il était indigne de confiance en enfermant les prédateurs en cellule à l'insu de tous, laissant même la police enquêter sur les disparitions...c'est vrai que ça aurait peut-être dû être souligné à la fin (il déclare à la télévision de manière peu convaincante que « c’était faire le mal pour de bonnes raisons », piètre mea culpa comme nos gouverneurs en font tous les jours un peu plus) mais ils ont plutôt fait le choix de rappeler la morale aux enfants alors que les grands l'avaient déjà captée depuis un moment, comme dans toute bonne fable finalement... Certes la morale a quelques relents obsolètes mais je trouve son exécution plus réussie que précédemment puisqu’elle nous amène, tout comme Judy, a faire l’expérience de nos propres préjugés et démontre que les idéaux ne suffisent pas à défaire la peur innée de l’autre. C’est à chaque fois que le côté candide de l’héroïne est touché que le film grandit réellement et montre du doigt certaines impasses de cette…de notre société, en y apportant bien sûr une résolution, passage obligé du film tout public.

    Je ne cherche pas à déclarer que tu as tort mais simplement que j'y ai vu tout autre chose, je ne sais absolument pas quelles sont les intentions cachées des réalisateurs et scénaristes mais je ne l'ai pas perçu de la même façon que toi en tout cas, il est possible que la vérité se trouve quelque part entre les deux ou même ailleurs ^^.

    Zootopie est elle Utopie ou Dystopie? En tout cas, j’aime croire que rendre le monde meilleur ne se fait pas qu'en le disant naïvement au détour d'une réplique bien sentie, mais bien en appliquant le genre de message (ou panneau géant) optimiste que tente de véhiculer le long métrage. Devenez ce que vous voulez, flic, inspecteur des impôts ou même astronaute, mais respectez vous les uns les autres, est-ce si compliqué?! Si l'une ou l'autre petite tête blonde intégrait véritablement le message, ce serait déjà une petite victoire non?

    RépondreSupprimer
  8. (Obligé de diviser ma réponse en 3 commentaires à cause de la restriction des 4096 caractères, désolé ;) ).

    RépondreSupprimer