dimanche 30 novembre 2014

Critique d'Astérix: Le Domaine des Dieux


"LAISSEZ LES-MOI!"


« Nous sommes en 50 avant Jésus-Christ ; toute la Gaule est occupée par les Romains… Toute ? Non ! Car un village peuplé d’irréductibles Gaulois résiste encore et toujours à l’envahisseur. »
Agacé par cette interminable ténacité, Jules César décide de mettre sur pied un plan infaillible: puisque ses armées sont incapables de vaincre les Gaulois par la force, c’est la civilisation romaine elle-même qui séduira ces barbares. Il fait donc bâtir à côté du village un domaine résidentiel luxueux destiné aux civils romains : « Le Domaine des Dieux  ». 

Cette fois, pas de Pierre Tchernia pour planter le décor puisqu’après un prologue nous exposant les sombres desseins de César puis un générique en ombres chinoises qui n’est pas sans rappeler celui du Tintin de Spielberg, nous sommes rapidement propulsés en Armorique, en pleine chasse au sanglier aux côtés d’Astérix et Obélix.
Et la première chose qui nous baffe est la beauté de l’ensemble, le passage à la 3D de nos personnages favoris se fait sans heurt et leur côté rondouillard rend justice à l’œuvre de Goscinny et Uderzo.

Passé ce premier constat rassurant, les voix de nos deux moustachus se font entendre et c’est un véritable bonheur d’assister au retour de Roger Carel pour doubler le petit blond au casque ailé ! Cette voix devenue indissociable d’Astérix nous renvoie en enfance, aux plus belles heures de l’œuvre animée dont les chefs-d’oeuvresques Douze Travaux font partie.
Plus déstabilisante, la voix d’Obélix ne ressemble pas à celle des précédents comédiens mais il suffira de quelques minutes d’adaptation pour saluer l’excellent travail de Guillaume Briat.

Et de travail, parlons-en, car c’est un boulot titanesque qui a été abattu par le réalisateur Louis Clichy et son co-réalisateur et scénariste Alexandre Astier. Si on ne présente plus ce dernier depuis Kaamelott, le premier n’est pas en reste puisqu’il avait déjà mis son talent au service de Pixar sur Wall-E et Là-Haut, excusez du peu.

Le long métrage a donc été dans un premier temps doublé par le casting de Kaamelott, accompagné du grand Carel mais aussi de guests comme Laurent Lafitte ou Florence Foresti, puis animé pour coller au plus près à la prestation des acteurs. Un résultat du plus bel effet puisqu’aucun comédien ne fait de l’ombre à son personnage.

Par ailleurs, si nous pouvions craindre que l’esprit de Kaamelott ne pèse trop lourdement sur les frêles épaules d’Astérix, il n’en est rien puisque le valeureux Gaulois est bien le grand héros du film et le respect pour Goscinny n’avait plus été aussi présent à l’écran depuis près de 30 ans (Mission Cléopâtre est un généreux divertissement mais reste une orgie des Nuls plutôt qu’un vrai hommage à Astérix lui-même).

Ainsi, l’humour d’Astier se marie parfaitement à l’avant-gardisme de la BD (de 1971 !) pour nous régaler de ses joutes verbales bien ciselées, souvent basées sur des quiproquos et autres incompréhensions entre personnages, et ajoutant de la tension aux enjeux dramatiques quand il est nécessaire de faire progresser l’intrigue, le tout avec la petite pointe d’absurde  qui a toujours fait le charme de cette œuvre intemporelle.

Mais cette adaptation tomberait rapidement  dans l’oubli si elle se contentait de coller au plus près à la BD, c’est pourquoi Clichy et Astier ont mis un point d’honneur à prolonger un peu le périple en poussant plus loin les thématiques déjà présentes sur papier, à savoir la mondialisation et la perte d’identité, des sujets très actuels qui méritaient donc qu’on leur apporte plus de substance, c’est désormais chose faite avec cette prise de risque qui renforce considérablement l’édifice narratif de cette belle aventure.

Et que serait un épisode d’Astérix sans référence à la culture populaire ? Là encore, l’équipe frenchy ne s’y trompe pas et le fim foisonne de clins d’œil nous faisant sourire ; du Seigneur des Anneaux à King Kong, en passant par l'inévitable Kaamelott et d’autres albums gaulois, les petits plaisirs coupables demeurent savoureux sans être envahissants.

Néanmoins, malgré un travail d’équilibrisme absolument brillant, il faut signaler que toutes les boutades ne sont pas hilarantes et que les enfants se réjouiront plutôt des gags visuels que du reste, même si l’héroïsme des personnages principaux devrait gagner leur cœur sans aucun mal.
De plus, si la musique est plutôt jolie et accompagne l’image avec brio, aucun véritable thème ne nous restera en mémoire comme ce fut le cas avec nos bons vieux dessins animés armoricains.

Quoi qu’il en soit, Astérix : Le Domaine des Dieux est un bijou d’animation qui transpire la passion pour l’œuvre d’origine et qui témoigne que, s’il s’en donne les moyens, le savoir-faire franco-belge n’a rien à envier aux grosses machines américaines (qui nous ont tout de même bien gâtés cette année avec Dragons 2).

On voudrait tellement revoir cet Ast(i)érix là contrecarrer d’autres projets insidieux de Jules César, par Toutatis !

Note : 9/10


Conseillé...
Déconseillé...

       - Aux fans d’Ast(i)érix.
      - Aux passionnés d’animation.
    - A ceux qui se demandent si Astérix peut se relever des films catastrophiques qui lui sont dédiés.
    - Aux enfants en mal de héros attachants.


       - Aux allergiques aux personnages en 3D.
      - Hum…aux plus de 77 ans ?



mardi 25 novembre 2014

La bande-annonce de Jurassic World vient d'arriver...



"Courez...aussi vite que vous le pouvez."

...et c'est assez impressionnant!

Réalisé par le nouveau venu Colin Trevorrow et produit par Steven Spielberg, Jurassic World se dévoile avec 148 secondes qui feront sans doute frémir les amateurs de Jurassic Park.

Ce nouvel opus se déroulera 20 ans après la débâcle d'Isla Nublar, dans un futur où l'ouverture au public d'un parc à dinosaures est devenue une réalité.
Une grande première qui ne va évidemment pas se dérouler comme prévu, nous renvoyant une fois de plus au visage que l'Homme n'apprendra donc jamais de ses bourdes, et encore moins quand les billets verts sont au rendez-vous par millions (une mise en abyme du Cinéma lui-même?).

Même si ce projet peut laisser perplexe quant à sa sincérité, quelques éléments sont tout de même là pour nous rassurer; il y a tout d'abord cette absence de vraie star au casting, ce qui nous renvoie aux débuts de la saga, sans acteur bankable.
Bryce Dallas Howard est ainsi la plus connue au générique, accompagnée de Chris Pratt et d'Omar Sy (pour un second rôle, voire une apparition), il n'y aura donc pas de grand nom pour faire de l'ombre aux dinosaures.

Autre élément réconfortant, la présence de Michael Giacchino en tant que compositeur nous fait saliver d'avance sur la future bande originale qui devra cependant être excellente pour espérer titiller celle de l'immense John Williams.

Ensuite, Colin Trevorrow semble vouer un très grand respect au premier volet de la saga, à un point tel qu'il utilise sur les plans serrés les fameux dinos en version animatroniques qui les rendaient si réalistes et qui contribuent toujours à rendre Jurassic Park aussi crédible et à l'épreuve du temps.

Enfin, quoi de mieux qu'un bon trailer (à voir absolument en HD) pour attiser notre envie? Le voici...



Sortie le 10 juin 2015 chez nous

samedi 22 novembre 2014

Des brèves et....un fou rire!



"Big Brother is watching you."

Démarrons cette série de brèves de la semaine avec l'étonnante annonce du remake de 1984
Le grand classique littéraire de George Orwell sera cette fois adapté à l'écran par Paul Greengrass, l'excellent réalisateur de (notamment) Bloody Sunday, du brillant mais trop méconnu Green Zone et plus récemment de Capitaine Phillips
La présence de cet adepte du montage hyper dynamique et de la caméra à l'épaule laisse augurer d'une adaptation très immersive, en espérant qu'elle apporte un réel bonus au point de vue visionnaire mais archi-connu d'Orwell

Aucune date de sortie n'a néanmoins été annoncée.




"Keep calm, I am the King."

On reste dans les classiques, puisque Josh Boone, le réalisateur du décent mais tire-larmes Nos Etoiles Contraires, annonce que sa future adaptation du chef-d'oeuvre de Stephen King, Le Fléau, comptera finalement quatre films au lieu d'un seul. Si cela ne sera certainement pas de trop pour transposer à l'écran cette brique bien dense de 1200 pages, on pourra cependant douter du fait que le jeune Josh Boone ait effectivement les épaules assez larges pour supporter le poids d'une telle saga.

Mais selon lui: "Je peux juste vous dire qu'on va faire Le Fléau de la meilleure façon possible et que le casting va vous rendre dingues. On a déjà commencé à discuter avec pas mal de monde et certains sont déjà prêts à signer. On devrait commencer la production l'année prochain, peut-être au printemps"
Il faut dire que le nom d'un certain Matthew McConaughey se murmure pour en interpréter le méchant principal. 

Wait and see...



McConaughey dans True Detective


Et puisqu'en ce moment il est difficile de parler de McConaughey sans évoquer Christopher Nolan, il faut savoir que le réalisateur britannique tient un nouveau projet auquel tout le monde peut participer gratuitement!
Lié à Interstellar (dont je vous parlais dans l'Emission 3), ce nouveau court-métrage sera essentiellement fait de vidéos que les internautes du monde entier auront envoyées à cette adresse: https://interstellar.withgoogle.com/

Il s'agira d'un mini-documentaire faisant office de capsule temporelle rappelant aux Terriens ce qu'est (était?) la vie sur la planète bleue.
Ces vidéos seront choisies par Nolan lui-même, alors que la réalisation du projet participatif est confiée à David Brodie et Angus Wall

Une initiative autrement plus sympathique que le Hobbit Fan Contest d'il y a quelques semaines, élitiste et ridiculement bridé par les ayants droit. 
On ne peut que saluer cette vision de l'art pour l'art, pour la beauté du geste et non en agitant une carotte pour faire avancer les bons ânes pour lesquels on nous prend habituellement. 
Je laisse les acteurs d'Interstellar vous présenter Time Capsule mieux que moi (mais en Anglais):





Terminons avec la note de bonne humeur du week-end, puisque RTL-TVI, l'une de nos chaînes belges, a eu le plaisir de recevoir Gilles Lellouche et Jean Dujardin dans le cadre de leur nouveau film La French pour une interview qui se voulait des plus sérieuses mais qui ne s'est absolument pas déroulée comme prévu...





lundi 17 novembre 2014

Emission 3

Et c'est parti pour la troisième émission de Post-générique!
J'espère qu'elle te plaira. Si c'est le cas, n'hésite pas à la partager autour de toi et n'oublie pas de laisser ton avis et/ou tes suggestions dans la section des commentaires.




Cliquez ici pour voir la vidéo si le lecteur est inaccessible.

et ici pour voir le bonus de fin d"émission.

Bon visionnage!


vendredi 7 novembre 2014

Enfin une vraie bande-annonce pour le Hobbit!



"Et si je me rasais les pieds?"

Après un teaser visuellement inabouti et une version longue de La Désolation de Smaug oscillant entre fautes de goût et incohérences impardonnables (Heureusement il y a la version cinéma), il faut bien avouer que Peter Jackson ne s'est jusqu'ici pas montré rassurant quant à la qualité du dernier volet de la trilogie du Hobbit.

Pourtant, à un mois de la sortie de La Bataille des Cinq Armées, la bande-annonce qu'on n'attendait presque plus arrive et se montre plutôt réussie et épique. Une vidéo qui met l'accent sur les grands conflits qui trouveront leur résolution dans ce film dont nous ignorons encore la durée officielle.

Que sont les "Cinq Armées"?

Thorïn va-t-il totalement succomber à la folie?

Quel sera le rôle de Bilbon dans cette bataille qui le dépasse?

De quel côté seront les Elfes?

Qui repoussera Sauron?

Qui survivra?

Quelle est la couleur de la flèche noire de Bard?


Réponses en salles le 10 décembre 2014 (ou en librairie depuis 1937).



mercredi 5 novembre 2014

Chappie...


"Dessine-moi un mouton."

...Chappo? 


Ainsi la vanne est faite, nous voilà tous soulagés.

Pantalonnade mise à part, le nouveau-né du réalisateur Sud-Africain Neil Blonkamp refait surface avec une première bande-annonce qui laisse augurer d'un beau film, à défaut de paraître vraiment original.

Chappie nous racontera le parcours du premier robot capable de penser et de ressentir par lui-même. Tel un enfant, il découvrira le monde hostile qui l'entoure tout en apprenant à y survivre. 
Sa condition de robot humanoïde doté d'une conscience semble bien sûr diviser l'opinion à son égard mais pourrait également bouleverser l'humanité, c'est en tout cas ce que le synopsis nous promet.

Ce film réunissant Sharlto Copley, Sigourney Weaver, Hugh Jackman (qui s'est ici trouvé le même perruquier que Nicolas Cage) et Dev Patel sortira sur nos écrans le 4 mars 2015.

Il nous reste à espérer un long métrage plus proche du grand District 9 que du très décevant Elysium.