"C'était pas ma guerre, colonel." |
Pas de bon « film magique de Noël » à signaler en cette fin année, du coup votre blogueur ne pouvait pas laisser passer l’occasion d’ajouter une pierre à l’édifice de son futur top 5 de 2016.
J’ai nommé le dernier
long-métrage réalisé par Mel Gibson (et non, il ne joue pas
dedans, il faut s’y résoudre), Tu Ne Tueras Point.
Derrière cet intitulé sorti
des Dix Commandements se cache en vérité un film de
guerre époustouflant.
Une « histoire
vraie » peu banale qu’est celle de Desmond Doss, un jeune
américain qui souhaitait servir son pays durant la Seconde Guerre
mondiale sans toucher une arme, obéissant à de profondes convictions
catholiques.
D’abord pris pour un lâche
voire un traître, Desmond sera petit à petit reconnu comme le
héros de la bataille d’Okinawa pour ses exploits en tant
qu’infirmier militaire. Un statut obtenu contre vents et marées, tant Américaines que Japonaises.
Etonnant d’un bout à l’autre
de par son personnage principal aussi atypique qu’attachant, Tu
Ne Tueras Point attendra contre toute attente sa deuxième
moitié pour nous emmener au front et nous délivrer toute l’horreur
du conflit.
Dans son premier acte,
nous voguons ainsi entre histoire de famille compliquée (Hugo
Weaving est magistral en père bienveillant mais alcoolique et
parfois...violent), romance classique et lutte psychologique pour
entrer dans une infanterie totalement opposée à la décision
irrévocable de Desmond.
Le second acte lâche
les chevaux et, aux commandes, Mel Gibson sort tout ce qu’il a
dans les tripes pour nous impressionner :
- Une direction
d’acteurs impeccable avec en tête un Andrew Garfield impressionnant,
qui ne se contente pas de porter ses camarades blessés sur son dos
puisque le poids du film repose essentiellement sur ses
propres épaules. Avec de surcroît quelques seconds rôles bien
gratinés qui apportent une touche d’humour aussi surprenante
que bienvenue aux scènes d’entraînement.
- Une mise en scène viscérale
au sens propre puisque la violence guerrière n’avait plus été
aussi graphique depuis Il faut sauver le Soldat Ryan,
comme pour mieux illustrer ici le contraste entre le pacifisme du
héros et cette boucherie d’Okinawa.
Sans oublier le sens figuré, puisqu’en
prenant parti pour Desmond et son inébranlable foi, le
spectateur (croyant ou non) est rapidement happé par le torrent d’émotions que
véhicule son incroyable parcours, agrémenté de dialogues efficaces et de
quelques flashbacks incisifs. Gorge serrée et ventre noué sont
au programme.
- Mention spéciale à la musique du
petit frère d’Harry-Gregson Williams, Rupert, qui sans chambouler
les compositions du genre, parvient tout de même à livrer l’un ou l’autre
thème épique du plus bel effet.
Mais qu’aurait-on donc à
redire sur la dernière œuvre de "Mad Mel" ?
Disons que dans son jusqu’au-boutisme,
le cinéaste appuie peut-être un peu trop fort son message et manque parfois
de subtilité, notamment lors de la toute dernière charge héroïque des soldats américains qui semble quasiment
hors-sujet dans un film ou l’horreur prévaut dans un second acte
brillant. Cet aspect de l’hommage aux soldats paraît totalement superflu.
Néanmoins, après s’être
quelque peu fourvoyé en tant qu’acteur récemment et s’être fait
oublié derrière la caméra, Mr Gibson revient en très grande
forme, coiffé de sa casquette de grand réalisateur pour nous offrir un superbe
film au fond anti-guerre, un poignant plaidoyer en
faveur de l'âpre combat pour son propre credo, celui qui peut
rendre chacun de nous unique et inarrêtable.
Note : 9 /10
Conseillé...
|
Déconseillé...
|
- Aux amateurs d'oeuvres
qui ne glorifient pas les USA au front.
- A ceux qui cherchent à être bluffés par une
performance d'acteur.
- A ceux qui se demandent en quoi un film sur la
Seconde Guerre mondiale peut encore surprendre.
|
- Aux âmes sensibles. Film très
violent!
|
Je vous souhaite à toutes et à tous un Joyeux Noël et
vous retrouve prochainement avec mon top/flop 2016 ainsi que mes films les plus
attendus de 2017 !
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