"Big Brother is watching you" |
Oliver Stone fait partie de ces réalisateurs ayant visiblement mal digéré le passage à l’an 2000.
De l'humble avis de votre blogueur, ses dix derniers long-métrages oscillent entre le
franchement mauvais (Alexandre, World Trade Center) et le tout juste moyen
(Savages) sans jamais donner signe d’une éventuelle possibilité de
résurrection.
Nous étions alors très loin de ses plus belles œuvres que sont Né
un 4 juillet, JFK ou encore Platoon.
C’est pourtant là que débarque Snowden, certainement
l’excellent film qu’on attendait plus de la part du réalisateur subversif qui
semblait s’être définitivement assagi tant sur le fond que sur la forme.
Mais qui est Snowden ? Pour les deux du dernier rang, Edward Joseph Snowden est un jeune informaticien qui réalisa son rêve de patriote idéaliste (comme le
fut Stone dans sa jeunesse) lorsqu’il s’engagea en 2006 à la CIA puis à la NSA, un rêve
qui se transforma rapidement en cauchemar lorsqu'il saisit l’ampleur de la
surveillance mise en place à l’échelle mondiale par les Renseignements américains, s’introduisant sans scrupule dans notre vie privée.
Snowden décide alors de tout révéler à la presse en 2013,
sacrifiant au passage sa propre liberté et ce très probablement pour le reste de son existence.
Cette affaire n’est autre que le plus grand scandale d’espionnage de notre Histoire.
Cette affaire n’est autre que le plus grand scandale d’espionnage de notre Histoire.
Ce qui frappe d’emblée le spectateur du film éponyme, c’est l’inspiration
dont semble à nouveau disposer le cinéaste ; il multiplie les effets
visuels symboliques et utiles à la narration tels que cette illustration du
gigantesque réseau d’espionnage, ensemble de données personnelles qui prennent petit à petit la forme d’un œil ou encore ce dirigeant de la NSA parlant à Snowden via un écran
géant le surplombant, nous rappelant immanquablement le Big Brother de George Orwell et
contribuant à rendre le personnage principal minuscule et isolé par rapport à l’immensité
de ce qui se trame autour de lui…autour de nous.
Une narration d’ailleurs éclatée entre passé et « présent »
qui nous permet de suivre l’intrigue avec beaucoup intérêt, sans jamais s'y perdre, en la rythmant avec maestria
sur 2h15 pour faire de Snowden un divertissement tout public plutôt qu’un
documentaire (le brillant Citizenfour ayant déjà pris cette place), appuyé par
une bande originale intense à défaut d’être originale (Craig Armstrong a un peu trop écouté du Zimmer).
Et c’est ici que le grand directeur d’acteur qu’est Oliver
Stone se rappelle à notre bon souvenir, lui qui avait sublimé Tom Cruise dans
Né un 4 juillet et Kevin Costner dans JFK réitère enfin ses bons choix en
confiant le rôle principal de Snowden à Joseph Gordon-Levitt, acteur caméléon
au sens noble du terme qui s’efface totalement derrière son personnage et livre
ici l’une de ses meilleures performances dans une carrière qui prend un peu plus encore la tournure de celle des plus grands.
Shailene Woodley campe Lindsay Mills, la compagne de l’informaticien et confère à l’œuvre un véritable cœur que l’on attendait pas forcément, les films traitant d’informatique et de lignes de codes étant généralement d’une implacable froideur. Ici, Stone place la relation Snowden-Mills au centre de l’intrigue et fait de ce couple à la belle alchimie le baromètre de l’état d’esprit d'Edward, sa paranoïa ne faisant que croître jusqu’à mettre en péril cette relation dont Lindsay est plutôt le pilier que le faire-valoir, une qualité relativement rare dans ce genre de métrage qui nous rappelle si nécessaire que derrière tout grand homme se cache une femme.
Shailene Woodley campe Lindsay Mills, la compagne de l’informaticien et confère à l’œuvre un véritable cœur que l’on attendait pas forcément, les films traitant d’informatique et de lignes de codes étant généralement d’une implacable froideur. Ici, Stone place la relation Snowden-Mills au centre de l’intrigue et fait de ce couple à la belle alchimie le baromètre de l’état d’esprit d'Edward, sa paranoïa ne faisant que croître jusqu’à mettre en péril cette relation dont Lindsay est plutôt le pilier que le faire-valoir, une qualité relativement rare dans ce genre de métrage qui nous rappelle si nécessaire que derrière tout grand homme se cache une femme.
Héros moderne pour ne pas dire super-héros au vu des risques
pris par le bonhomme à des fins purement démocratiques voire révolutionnaires,
Snowden se voit offrir un grand film qui lui rend justice et relancera
peut-être la carrière d’Oliver Stone au passage.
Le metteur en scène rebelle enfonce sans doute quelques
portes ouvertes pour le spectateur connaissant le personnage sur le bout des
doigts mais il devrait, dans son sillage, éveiller les consciences sur ce qui
se passe derrière nos petits écrans.
Car, si personne n’est totalement dupe, savons-nous à qui nous
confions notre vie privée et ce que nous faisons réellement pour la
préserver ?
Note : 9 /10
Conseillé...
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Déconseillé...
|
-Aux inconditionnel(le)s
de Joseph Gordon Levitt.
-A ceux
qui veulent en savoir plus sur cette sombre histoire.
-A ceux
qui doutent de la capacité de divertissement que peut avoir ce genre de film.
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- A ceux
qui se fichent du sujet.
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