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Silence... (grand) Cinéma! |
Qu'on se le dise, 2016 est une belle année pour le cinéma francophone : après un Five désopilant, un Adopte un veuf efficace et Un homme à la hauteur convenu mais plutôt touchant, Un Petit Boulot a attiré l'attention de votre blogueur avide de découvertes.
Le nouveau -et malheureusement dernier- film de Pascal Chaumeil (paix à son âme) a d'emblée tout pour séduire :
un synopsis accrocheur, une adaptation signée Michel Blanc et la présence de
Romain Duris au casting.
C'est d’ailleurs ce dernier qui surprend le
plus dans cette production belgo-française, puisqu'une fois n'est pas coutume, il
joue le rôle d'un homme complètement à la dérive, au look négligé, endetté
jusqu'au cou suite à un licenciement boursier, prêt à accepter un petit
boulot... oh trois fois rien... tuer la femme de son ami mafieux et bookmaker
cocu à ses heures, campé par un délicieux Michel Blanc.
Mais peut-on réellement s’improviser tueur à gages ?
Mais peut-on réellement s’improviser tueur à gages ?
Ainsi, humour cynique et satire sociale sont au
programme d'un spectacle à la mise en scène irréprochable.
Il faut dire que le réalisateur nous avait déjà
séduits avec son Arnacoeur soufflant déjà un grand coup de frais sur la comédie
romantique, un genre alors devenu des plus prévisibles.
Ici, on est surtout frappé par le rythme et la
précision des dialogues d'Un Petit Boulot, une oeuvre bien huilée qui ne cède
jamais à un quelconque moment de flottement, repoussant l'ennui si loin qu'on
en reprendrait bien une petite demi-heure.
Entre la performance subtile d'un casting en
grande forme (enfonçons le clou une bonne fois, Duris et Blanc sont prodigieux) et une intrigue qui
sort sans cesse des sentiers battus en adoptant une tonalité qui lui est
propre, quel régal!
Trouvant le parfait équilibre entre comédie noire, thriller
psychologique et juste portrait de notre société capitaliste à échelle tout ce
qu’il y a de plus humaine, Pascal Chaumeil nous propose ni plus ni moins qu’une
leçon de cinéma français, une œuvre à montrer dans les écoles pour sa
pertinence et sa désinvolture qui n’ont d’égal que la maîtrise totale dévorant l’écran.
Qu’aurait-on à redire sur ce
long-métrage ?
Pas grand chose si ce n’est qu’il lui manque sans doute une vraie scène culte, un plan marquant la rétine ou une réplique qui « tue »,
justement, pour entrer au panthéon des films noirs atypiques.
Quoiqu’il en soit,
un double constat s’est imposé après visionnage : primo, le toupet de Pascal
Chaumeil va beaucoup manquer au Cinéma et secundo, sans chauvinisme aucun, ce
Petit Boulot... c’est incontestablement du très bon boulot.
Note : 9 /10
Conseillé...
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Déconseillé...
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- Aux amateurs d'humour caustique et de
thrillers bien noirs, sans lait ni sucre.
- Aux inconditionnels de
Romain Duris et/ou Michel Blanc.
- A ceux qui pensent que le
cinéma français, c'est "toujours la même chose".
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- A ceux qui veulent rire
à gorge déployée, puisque c'est avant tout un film satirique.
- Aux bisounours.
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