Ce mois-ci votre compagnon critique a décidé de pondre un billet
particulier consacré aux 3 films majeurs du mois de janvier écoulé (qui sont d'ailleurs toujours à l'affiche).
Un format bien plus court donc pour 3 sorties très attendues.
Creed
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Tu sais que t'es vieux quand...t'as besoin d'un chapeau sur le ring. |
La saga Rocky fête ses 40 ans cette année, quoi de mieux
qu’une suite pour fêter l’événement ?
Heureusement, l’initiative s’avère au final moins roublarde que cette question ne le laisse entendre puisqu’il s’agit d’un passage de
flambeau définitif plutôt que d’une énième arnaque de producteur véreux.
Ainsi, Creed se déguste avec nostalgie mais pas seulement: Ryan Coogler nous offre ici un vrai beau moment de cinéma avec une
imagerie très léchée et dotée de longs plans ébouriffants entre deux moments
émouvants, voire bouleversants quand Monsieur Stallone s’y met.
Rocky Balboa lègue ici toute sa science du noble art au fils
illégitime de son rival et ami d’autrefois, Apollo…
Un fils incarné par le
prometteur Michael B. Jordan qui s’en sort avec brio mais qui est tellement mis
en valeur par Sylvester qu'on est en droit de se demander s’il pourrait
porter le poids d’une toute nouvelle saga sans la présence bienveillante de l’Etalon italien.
Il n’en demeure pas moins un solide divertissement, cousu de
fil blanc mais vibrant jusque dans ses ultimes secondes, qui saura plaire aux
amateurs de success stories, de Rocky ou, tout simplement, de boxe.
Note : 7,5/10
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The Revenant
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" Mais non Leo, c'est pas comme ça qu'on joue à la barbichette enfin..." |
Vous l’attendiez tous, LE film qui va enfin offrir à
Leonardo DiCaprio son premier Oscar, une quête devenue finalement plus
obsessionnelle pour la presse et les spectateurs que pour le principal
intéressé.
On finirait presque par croire que ces gens gagneraient 500€ de plus
par mois en cas de sacre du "roi Leo".
Ce monde est-il fou ? Quelle
importance ? Faut il rappeler que la remise des Oscars reste une cérémonie
présidée par certains « Académiciens » assez paresseux pour ne pas
regarder l’entièreté de la sélection (source)? Faut-il rappeler qu’il ne s’agit
que d’une bande d’amis/ennemis votants les uns pour/contre les autres et
s’auto-congratulant d’avoir mis sur pied un lobby suffisant pour gagner ? (source)
Souhaitez-vous vraiment accorder plus d’importance à ce
genre de prix plutôt qu’au réel talent des artistes et ainsi entrer dans leur
jeu de mégalomanes ?
Bref.
Revenons à notre Revenant et à ses qualités intrinsèques.
Point de vue mise en scène, il est indéniable qu’Alejandro González Iñárritu s’est une nouvelle fois décarcassé ; après son impressionnant
Birdman, il assoit sa maestria du plan-séquence et use ses grands acteurs jusqu’à
en extraire la substantifique moelle mais abuse en terme de durée et de
contemplation.
Car oui, The Revenant est un bel objet technique, oui
DiCaprio est impérial, oui il y a quelques scènes qui vous scotchent à votre
siège mais oui… on s’ennuie ferme pendant une grande partie du second acte du
long-métrage qui paraît décidément très...long.
Pourtant, avec une demi-heure de moins, The Revenant aurait
pu être à la mesure de ses ambitions de chef-d'oeuvre mais Iñárritu semble déjà
trop aimer se regarder filmer et fait du Terrence Malick là où son propre style
aurait largement convenu.
Unanimité de la presse, extase des fans hardcore de Leo
DiCaprio, The Revenant est une oeuvre passable qui a pourtant déjà tout du film le
plus surestimé de l’année. Merci à l’Académie des croûtons blancs pour cela (source).
Note : 6/10
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Les 8 Salopards/ The Hateful Eight
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En fait si. Quand on tire on raconte sa vie. |
Sacré Tarantino ! Autant être clair tout de suite, votre serviteur n’est pas fan du
bonhomme et de ses outrances.
Je sais qu’il faut aimer Tarantino pour être
branchouille et djeun's mais j’aurais bientôt 30 balais et j’ai fait une overdose
de ketchup dans ma jeunesse donc le cinoche de Quentin peut difficilement me
plaire, désolé « je suis trop vieux pour ces conneries ».
Néanmoins, l’excentrique des excentriques frappe cette fois
là où on ne l’attendait plus, livrant un huis-clos sans crier gare qui
rappelle les meilleurs instants de son Reservoir Dogs.
Etonnant et désopilant , The Hateful Eight ne souffre (quasi)
jamais de mollesse du haut de ses 2h48 de pellicule (Iñárritu, si tu nous regardes…)
et se profile comme étant le film de la maturité de son auteur.
Ici, aucun décalage musical insupportable n’est à signaler,
aucun dialogue inopportun sur le cinéma allemand n’est à déplorer.
Il reste bien sûr quelques excès d’hémoglobine mais l’énergie de l’œuvre semble canalisée pour nous offrir un bon spectacle théâtral, pas exempt de failles (caresse-t-il Lincoln dans le sens du poil pour apaiser les détracteurs de Django Unchained ?) mais agréable à suivre jusqu’à son inévitable dénouement.
Il reste bien sûr quelques excès d’hémoglobine mais l’énergie de l’œuvre semble canalisée pour nous offrir un bon spectacle théâtral, pas exempt de failles (caresse-t-il Lincoln dans le sens du poil pour apaiser les détracteurs de Django Unchained ?) mais agréable à suivre jusqu’à son inévitable dénouement.
Note : 7,5/10