"On peut même plus pisser tranquille..." |
Post-générique
n’est pas mort, il agonise mais il est bien là, irréductible et résistant à
l’emploi du temps chargé de son auteur (ah si j’étais richeuh…lalalala…hum).
Sachez
cependant que pour redevenir un poil plus productif, j’abandonne les émissions régulières et me contenterai d’en sortir une récapitulative au terme d’un(e)
trimestre…semestre…année? Je
reviens donc définitivement aux critiques écrites et aux réactions
tranchées sur l’un ou l’autre point de l’actu ciné.
Ceci
étant dit, passons au plat du jour.
Le
cinéma Hollywoodien ne sait plus à quel saint se vouer…En 2015, si vous n’êtes
pas trop branchés films de super-héros, il faudra vous contenter d’un retour à
l’âge d’or du blockbuster (1975-1990) puisque suites, remakes et reboots de
franchises archi-connues monopolisent l’écran, laissant de temps à autre un peu
d’espace pour la nouveauté, la vraie.
Souvent,
ce genre de retour dans le passé est confié à un jeune réalisateur passionné
mais facilement manipulable par les studios, qui devra réaliser son film en
suivant un cahier des charges très précis, livrant au final une œuvre formatée
qui fera un maximum d’entrées sans pour autant laisser son empreinte dans l’Histoire
du cinéma. Je vous sens perplexes, mais combien d’excellents films à gros
budget avez-vous vu ces 10 dernières années ? Par rapport aux années
90 ? Voilà.
Et
c’est en ce printemps morose du cinéma que débarque George Miller, cet Australien septuagénaire surtout connu pour sa trilogie Mad Max dont le 1er
opus vient tout de même de souffler ses 35 bougies.
Comment
croire à un tel retour après si longtemps? Mad Max 3 étant au mieux un film
incompris, au pire un navet bien juteux, il est difficile d’imaginer que Miller
puisse aujourd’hui tenir la dragée haute à un cinéma certes balisé mais
techniquement impressionnant. Et pourtant…et pourtant.
Mad
Max : Fury Road est bien né et va déranger, soyez-en sûrs. Loin de toute
convention, le 4ème opus des aventures de Max le solitaire va
bousculer le cinéma d’action autant qu’il bousculera le spectateur ; très
peu dialogué, là où les films actuels nous écrasent souvent d’un ramassis
d’explications tuant tout mystère dans l’œuf, pourvu d’effets spéciaux
hallucinants de réalisme, (pour la plupart) dépourvus d’images de synthèse, ce
rouleau-compresseur nous saisit aux tripes dès les toutes premières secondes
pour ne plus jamais nous lâcher pendant ce voyage SF-punk de 2h sur les terres
arides d’un monde en décrépitude totale, aussi stérile et nécrosé que
l’imaginarium d’Hollywood. Heureuse coïncidence s’il en est.
Emporté
par l’énergie folle d’un convoi dont les rugissements résonnent dans les
canyons de Fury Road, le spectateur, tout comme Max lui-même (campé par un Tom
Hardy impeccable) se retrouve catapulté au sein d’un conflit dont il ignore
d’emblée les tenants et les aboutissants. Une bataille pour la liberté opposant
un tyran, Immortan Joe, détenant les dernières denrées de ce monde, à sa meilleure guerrière, l’Imperator Furiosa, protectrice des génitrices d’élite (comprenez
des femmes-objets, procréatrices réservées au tyran)
Inutile
de vous en dévoiler davantage sur l’intrigue, tout ce que vous devez en savoir est
que les personnages archétypaux du long métrage n’ont nul besoin d’un
développement outre mesure pour nous marquer. Il faut dire que George Miller a
su diriger ses acteurs avec brio, mention spéciale à Charlize Theron (Furiosa),
portant tout le désespoir et la colère de cet univers post-apocalyptique dans
son regard, une belle performance qui suffit à subtiliser le premier rôle à
Max, plutôt vecteur d’action que véritable protagoniste tant il est taiseux,
bien que son charisme fasse inévitablement mouche.
Le
cinéaste australien nous gratifie donc d’un film important, voué à redéfinir le
cinéma d’action et surtout à lui rendre ses lettres de noblesse. Si on peut
être impressionné par la précision chirurgicale du montage, être épaté par la
mise en scène d’un dynamisme qui emporte tout sur son passage en restant
lisible à 100% (bien aidée par une bande-originale peu inventive mais très
efficace) il faut aussi reconnaître qu’un film n’est rien sans véritable cœur
émotionnel, sans être capable de provoquer une véritable empathie pour ses
figures, aussi iconiques soient-elles. Et force est de constater que même dans
ce domaine, Mad Mad : Fury Road atteint son but sans trop de mal lors de
quelques moments d’accalmie dont je tairais évidemment le contenu tant il
surprend.
Cependant,
la dernière pépite de Miller n’est pas parfaite, c’est bien là le lot des films
jusqu’au-boutistes dans leurs outrances. On peut donc pointer du doigt quelques
fautes de goût visuelles, l’un ou l’autre dialogue maladroit et un indéniable
côté répétitif au bout de 120 minutes de bourrinage en règle...mais on retiendra
surtout la générosité de son auteur et cette étonnante capacité à faire de
cette œuvre virile et explosive un subtil plaidoyer pour une cause féminine
d’ordinaire mise à mal dans le blockbuster moderne (ou pas, d’ailleurs).
Respect.
Note : 8/10
Conseillé...
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Déconseillé...
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- Aux amateurs d'action pure.
- Aux spectateurs qui s'ennuient au cinéma.
- Aux fans de Mad Max (nul besoin d'avoir vu la trilogie pour profiter à fond de Fury Road)
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- A ceux qui cherchent un scénar' en béton.
- A ceux qui veulent piquer un roupillon en salle.
- Aux petites natures.
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